Le délégué au Haut Commissariat de la République française en Palestine s'engage à transmettre la demande d'intervention à la conférence de la paix du mouvement Agoudat hostile à la déclaration Balfour


Lettre tapuscrite à en-tête du "Commissariat de la République française dans les territoires occupés de Palestine et de Syrie" adressée au Président du Comité de la Communauté askenazi à Jérusalem datée du 26 janvier 1919. Tampon et signature. Le délégué a bien reçu copie le 15 janvier de la lettre de son correspondant au Ministre des Affaires étrangères à Londres demandant que Agudat Israël, dont le siège est Zurich puisse présenter les "aspirations israélites au Congrès de la Paix". "J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que, suivant votre désir, je n’ai pas manqué de faire tenir à qui de droit le document dont il s’agit, en le recommandant tout spécialement à la bienveillante attention du Ministère des Affaires Etrangères à Paris."

Date de publication
1919-01-26
Siècle
20
Régime ou époque
Mandat britannique - Troisième Alya
Région
Proche et Moyen-Orient > Palestine ottomane
Lieu d'édition
Jérusalem
Pays d'édition
Palestine ottomane
Thématique
Sionisme
Type de document
Lettre tapuscrite
Langue principale
français
Format
In 4
Nombre de pages
2
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Le Conseil de la Cité pour la communauté achkenaze à qui cette lettre est adressée est une émanation de l’Agoudat, créée en 1912 à Kattowitz par des Juifs de stricte observance. L’organisation s’est donnée pour but de trouver "une solution à tous les problèmes que rencontrent les Juifs, et ce dans l’esprit de la Torah". Sa relation au sionisme est ambivalente. Le mouvement religieux Mizrahi a échoué à faire prévaloir ses positions sur l’éducation lors du X° Congrès sioniste de 1911 et plusieurs de ses membres rejoignent l’Agoudat. D’autres membres sont très hostiles au sionisme. Le programme d’Agoudat se déclare favorable à la colonisation de la Palestine mais l’organisation est hostile à la création d’un Etat juif qui ne serait pas gouverné par la Torah. A la tête du Conseil de la Cité, le Rabbin Yosef Chaim Sonnenfeld (ou Zonnenfeld), lui même monté en terre d’Israêl en 1873 s’oppose aux colons sionistes. La Conférence de la Paix à laquelle il veut participer a débuté le 18 janvier.

La dénomination "Commissariat de la République française dans les territoires occupés de Palestine et de Syrie" illustre les ambitions françaises à cette date en Palestine. Sa présence est forte: "toutes les oeuvres scolaires, les oeuvres hospitalières les plus importantes étaient entre les mains des Français" ( Moch, le mandat britannique en Palestine p 22) En mai 1916, un accord entre la France et l'Angleterre (acord Sykes-Picot) réserve les droits sur la Palestine. En décembre 1917, un petit contingent français a participé à la conquête de Jérusalem contre les armées turques aux côtés des Anglais conduits par Allenby. Le Quai d’Orsay œuvre pour l’application des accords secrets Sykes Picot de 1916 qui réservaient le cas de la Palestine mais les Anglais imposent un commandement exclusivement militaire. 

Bibliographie
Hermann Schwab, The history of orthodox jewry in Germany, The Mitre Press, Londres 159 pages, sd (1950) Carole Fink, Defending the Rights of Others: the Great Powers, the Jews, and International Minority Protection, New York, Cambridge University Press, 2004 Oscar Janowsky, The Jews and Minority Rights, (1898-1919), New York, Columbia University Press, 1933 Mark Levene, War, Jews and the New Europe: The Diplomacy of Lucien Wolf 1914-1919, London, Littman Library of Jewish Civilization, 1992
N° boîte
B10
N° d'inventaire
D022
Permalien
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