Bernard Jaskarzec, engagé volontaire le 24 octobre 1939, blessé sur la Somme


Carte d'identité militaire de Bernard-Boruch Jaskarzec, délivrée  lors de son engagement volontaire le 24 octobre 1939

La carte indique su'il est de "nationalité indéterminée" qu'il est  né à Varsovie le 25 février 1917  ; il est célibataire et ne documente pas la ligne" personne à prévenir en cas d'accident"

 Il est Incorporé au dépôt de Barcares deux jours après son incorporation.

Il est affecté au 23°Régiment de Marche des Volontaires Etrangers   à l' infirmerie du 1°bataillon 

Selon cette carte d'identité, il est blessé le 8 juin 1940 au pied droit (transfixion) à Missy aux Bois (fracture 1° metastasien) Un monument a été érigé dans cette commune à la mémoire des morts du 23°RVME.

Le régiment a été engagé dans ce combat le 6 juin.

Avant d'être incorporé, Jaskarzec était un immigré clandestin , sans papier Cette carte d’identité militaire  lui sert après la démobilisation de carte d’identité civile Il en fait usage le 28 août 1940 pour obtenir une carte d’alimentation délivrée par la mairie du 5° arrondissement de Lyon qui appose un gros tampon rouge sur la carte pour le mentionner.

Date de publication
1939-10-24
Siècle
20
Régime ou époque
Seconde Guerre Mondiale
Région
Europe de l'Ouest > France
Lieu d'édition
Paris
Pays d'édition
France
Parcours de vie
Robert et Bernard Jaskarzec (engagé volontaire et déporté)
Thématique
Intégration à la vie nationale > Engagement volontaire
Immigration > Juifs d'origine étrangère
Type de document
Pièce d'identité
Langue principale
français
Format
In 12
Nombre de pages
4
Présence d'une illustration
Photographie de Robert Jaskarzec en soldat
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Le. 23°régiment est une unité de la Légion étrangère., formée le 23 mai 1940 après l'offensive allemande. Il est  composé  à près de 40% de Juifs étrangers. Ivan  Jablonka a écrit l'histoire de ce régiment dans lequel a été incorporé son grand père, juif polonais sans papier. Il est probable que Jablonka et Jaskarzec se sont connus : leurs noms les rapproche 

Selon sa carte d'identité militaire, Jaskarzec a été incorporé directement au camp de Barcares " Imaginez à l'autre bout de la France, près de Perpignan, une langue de sable qui s'étire entre un étang saumâtre et la mer et , sur cette presqu'ile battue par la tramontane,les baraques d'un ancien camp d'internementposées à même le sable, sans plancher ni vitres, des bottes de paille en guise de sommier, des puces partout et de l'eau de mer pour se débarbouiller.C'est Bacarès. Là , des tailleurs juifs et des républicains espagnols manoeuvrent sous la surveillance de sous offs qu'ils ne comprenent pas, affrontant des Allemands imaginaires et d'authentiques escadrons de moustiques,transbahutant des caisses de munitions sur des kilomètres de plages,croquant le sable dans les gamelles après l'voir chassé de la culasse"( Jablonka p 189)Les volontaires s'entrainent avec des fusils de 1914. ; ils partent à l'exercice en espadrilles , en sabots , pieds nus, ils ont des paquetages incomplets, les couroies des fusils ont été remplacés par des ficelles , d'où le surnom dont on les affuble : " des régiments ficelles" 

 Les volontaires étrangers ont été très peu préparés aux combats par un encadrement qui les méprise.Certains soldats du régiment ont reçu une instruction sommaire  à La Valbonne. La carte de Jaskarzec n'en fait pas état. Selon le témoignage de l'historien Sosa Szajkowki, lui aussi engagé volontaire, à Valbonne, ies gradés insultent les engagés , les appellent tous Salomon et leur hurlent " c'est la Légion ici, pas la synagogue" " (Cité par Jablonka p183)

Les  soldats montent  au front le 6 juin 1940 , donc plus tard que les Français parce que l'Etat Major n'attend pas grand chose d'eux.

Ils partent  combattre l'armée victorieuse d'Hitler avec de fusils MAS 36, des mortiers de 81 et des canons anti char reçus quelques jours plus tôt et qu'ils ne savent donc pas manipuler. Ils n'ont ni téléphone de campagne , ni matériel d'optique. "En langage familier, celà s'appelle être envoyé au casse pipe" ( Jablonka p 192)

Néanmoins , le régiment se bat avec bravoure  sur les bords de la Somme entre le 7 et le 9 juin 40 dans une chaleur accablante , subissant les piqués des avions de chasse allemands.  Le 8 juin , Jaskarzec  est  blessé mais vivant. Il a de la chance car ce jour là, le régiment a perdu la moitié de ses effectifs. Au matin , les Allemands ont franchi l'Aisne.t 

"

Bibliographie
Ivan Jablonka, "Histoire des grands parents que je n'ai pas eus"426p, Points Seuil 2013
N° boîte
B06
N° d'inventaire
D007b
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/497


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