Livret de vente de la Compagnie Navé Schalom, daté du 1er juin 1891


Livret de vente de la Compagnie Navé Shalom, signé par Isaak Goscinny, Directeur de la banque ottomane à Jérusalem, remis au souscripteur Eliau Baruch. Le terrain "Kerem Naïb" d’une superficie de 92000 pics carrés (environ 5 Hectares) se trouve sur la route de Hébron près de la place "Bacca" qui a sa façade entre Jérusalem et le monastère grec orthodoxe Mar-Elias (4,5 Km). J. Frutiger, Directeur de la Banque Ottomane à Jérusalem, s'oblige à obtenir les couchans et les rouxia ou autorisations de construction. Le terrain est vendu par le "généreux Frutiger" en 200 parcelles égales. Chaque numéro coûte 25 napoléons soit 500 fcs, payable sur deux ans à partir de juin 1891. Le terrain est donc vendu 10 000 francs, alors qu’en 1890 un hectare de terrain irrigable à Petah Tikvah coûte environ 200 fcs. M. Frutiger s’oblige à obtenir les couchans - séparément pour chaque numéro - et les "rouxia" ou autorisations de construire. M. Frutiger donne à la compagnie deux numéros pour qu’on y construise des synagogues et "une salle de bain" (sic) ; le choix de ces deux numéros est laissé aux sociétaires. Les plans des chemins de communication sont établis par l’architecte allemand Conrad Schick qui a conçu en 1873 le quartier Méa Shéarim. Les lots seront attribués par tirage au sort , en présence de tous les sociétaires . Deux lots seront offerts gratis ainsi que leurs couchans à deux des sociétaires ; l’argent qu’ils auront versé leur sera rendu. Après le tirage des personnes honnêtes et expérimentées feront l’estimation des numéros et la différence de prix résultant de cette estimation sera réglée par les sociétaires entre eux. Si quelqu’un posséde deux numéros , on s’arrangera au tirage pour que les deux numéros se trouvent l’un à coté de l'autre. Quand la somme de 500 fcs aura été versée, la banque remettra à l’interessé son couchan et l’autorisation de construire. Le projet de construction n’est pas établi : "Après 12 mois d’exercice, les sociétaires nous ferons (sic) connaître leurs intentions au sujet de la construction et nous ferons alors un comité pour étudier cette question". Le livret de M. Baruch est rempli par M. Goscinny (mention également de Schalom Kanstoroom) pour les seuls mois de 1891, puis plus rien : il a donc été défaillant. Selon le livret, le souscripteur en retard de deux mois perd tous ses droits ; son lot vendu par la banque et son argent rendu. Le livret appartient à Eliau Baruch. 200 lots, répartis au sort, chacun coutant 25 napoléons soit 500 fcs. Payements mensuels de 20 fcs, à partir de juin 1891. De fait, le réservataire a payé pendant l'année 1891. Acte établi à Jérusalem par Schalom Kanstoroom et Isaac Goscinny.

Auteur
Frutiger, J.
Date de publication
1891-06-01
Siècle
19
Régime ou époque
Palestine ottomane - Première Alya
Région
Proche et Moyen-Orient > Palestine ottomane
Lieu d'édition
Jérusalem
Pays d'édition
Palestine ottomane
Thématique
Sionisme
Propriétés - Locations immobilières
Type de document
Brochure
Langue principale
français
Langue secondaire
hébreu
Format
In 8
Nombre de pages
10
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Frutiger est un protestant allemand envoyé par la mission de Bâle pour établir une banque à Jérusalem. Au cours de la deuxième moitié des années 1880, il développe une compagnie spécialisée dans la construction d’appartements, vendus ou loués à des particuliers. Il a pris comme associé son employé, le Juif Yosef Navon, qui allait par la suite recevoir le titre de "Bey ainsi que Shalom Kanstrom Blecher, un Juif, ferblantier. Il réalise la construction des quartiers Soukkat Shalom (du nom de Shalom Kanstrom) et Ir Shalom (les bâtiments Perlman). Un autre quartier, "Beit Yosef", construit dans une zone plus éloignée du côté d’Abu-Tor est trop ? Mais éloigné des centres de la vie communautaire juive. Les Juifs n’ont pas voulu s’y installer et ces appartements sont vendus ou loués à des non-juifs. La Banque Frutiger va être acculée à la faillite dans les années 1890 du fait de la crise économique provoquée par la décision du gouvernement ottoman d’interdire aux Juifs d’acheter des terres en Eretz-Israël. La Banque qui a acquis de nombreux terrains se retrouve dans l’impossibilité de les revendre à leur juste valeur. Comme Frutiger, l'architecte allemand Conrad Schick est un missionnaire : il est arrivé en 1846 à Jérusalem comme représentant de la société londonienne pour la propagation du christianisme.

Bibliographie
Ben Arieh Yehoshua, Jérusalem au XIXe siècle, Editions de l’Eclat, 150 p. 2003. Tolkovsky S, ingénieur agricole, Jaffa La colonisation juive en Palestine, avec deux cartes ht, Edition de la Fédération sioniste de France, sd ( 1904 ?) 63 p. Carte des colonies juives en Palestine : pas de mention d’existence entre Jérusalem et Hebron Rywkind A.B, L’organisation sioniste, ses finances et son œuvre, 229 p., librairie M.Lac 1930. Neher Bernheim Renée, La vie juive en Terre Sainte, 1517-1918, Calmann Levy , 396 p., 2001.
N° boîte
B11
N° d'inventaire
D023
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/779


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