Jacob Brisac revend un immeuble acquis pendant la Révolution


Vente par Jacob Brisac, négociant à Luneville, d'immeubles achetés le 9 Frimaire an IX, auprès d'une veuve. L'acheteur, François Pacotte, cultivateur, payera en 5 annuités au prix de 100 francs. Il s'agit d'une expédition notariée. La transaction est réalisée devant Charles Ferry, notaire royal. Un reçu du 20 juin 1824 atteste du payement du prix.

Auteur
Ferry, Charles (1834-1909)
Date de publication
1817-10-30
Siècle
19
Régime ou époque
Seconde Restauration
Région
Europe de l'Ouest > France
Lieu d'édition
Luneville
Pays d'édition
France
Thématique
Propriétés - Locations immobilières
Finance
Type de document
Acte notarié
Langue principale
français
Format
In 4
Nombre de pages
4
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Devenus citoyens à part entière, les Juifs lorrains  peuvent à partir de 1791 acheter des immeubles. C'est donc ce qu'a réalisé Jacob Brisac et il faut noter que son achat n'a pas porté sur un bien national 

Les révolutionnaires ont, par un décret du 2 novembre 1789, confisqué les biens de l'Eglise , des émigrés fuyant la France et des personnes considérés comme hostiles au nouveau régime. Dénommés " biens nationaux" , ces richesses ont été revendues , le produit des ventes revenant intégralement à l'Etat.  Bien que représentant une infime minorité de la population française , les Juifs sont accusés par certains polémistes d'avoir acquis un nombre considérable de biens nationaux alors que ces transactions sont réprouvées par l'Eglise et contestées par les personnes spoliées. L'historien Szajkowski, qui a dépouillé les registres de vente a démontré que cette accusation n'était fondée sur aucune réalité statistique. Ainsi, en Moselle, il n'ya qu'un seul Juif qui achète des biens nationaux : c'est Jacob Brisac 

Privés jusqu'à la Révolution du droit d'acquérir des biens immobiliers, lceux des Juifs qui disposaient d'un patrimoine auraient pu être tentés d'acheter ces biens jetés sur le marché mais la prudence a prévalu. En particulier , les Juifs se sont abstenus d'acquérir les biens d'églises. Cette réserve leur a d'ailleurs valu des critiques de la part de certains révolutionnaires , mettant en cause la tiédeur de leur patriotisme

Les émigrés spoliés seront indemnisés dès les premières années de la royauté restaurée. Il est alors fort mal vu de posséder des biens nationaux. 

" De 1794 à 1815, Jacob Brisac accumule les achats" , en particulier des centaines d'hectares de forêts (Job p 142) 

 

Bibliographie
Zosa Szajkowski "Jewish participation in the sale of national property during the French revolution", JSSXIV (1952) Françoise Job " Les Juifs de Lunéville aux XVIII° et XIX° siècles " , PUN 1989
N° boîte
B03
N° d'inventaire
D047a
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/1225


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