Le Docteur Nesis a interdiction d'exercer la médecine parce qu'il est étranger; arrété du secrétariat d'Etat à la famille et à la santé, 10 juillet 1941


Arrété  à en-tête du secrétariat d'Etat à la famille et à la santé interdisant à Nison Nesis (né le 22 juillet 1911 à Lipcani (Roumanie), demeurant au 36, rue d'Hauteville, Paris) d'exercer sa profession, daté du 10 juillet 1941.

Il s'agit d'une ampliation, l'arrété étant collectif et concernant donc aussi d'autres praticiens 

L'interdiction est prise en application de la loi du 16 aout 1940 et du décret du 5 octobre 1940

Date de publication
1941-07-10
Siècle
20
Régime ou époque
Régime de Vichy - Occupation
Région
Europe de l'Ouest > France
Lieu d'édition
Paris
Pays d'édition
France
Parcours de vie
Dr Nison Nesis (médecin étranger)
Thématique
Persécution
Métiers > Médecin
Type de document
Certificat - Attestation administrative
Langue principale
français
Format
In 4
Nombre de pages
1
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

La loi du 16 aout 1940 est la première mesure discriminatoire prise par le régime de Vichy dans le domaine médical. Selon ces dispositions, l'exercice de la médecine est réservé aux Français nés d'un père français , ayant acquis la nationalité avant 1927. Tous les Juifs étrangers sont donc exclus. Le régime donne ainsi satisfaction à plusieurs syndicats de médecins qui ont demandé " l'élimination des innombrables étrangers inassimilables " ( Syndicat médical de l'Oise, 9 juillet 1940, cité par Halioua (p 62) L'application de la loi sera partiellement ralentie parce qu'elle prévoit des dérogations pour les praticiens ayant été scientifiquement honorés ou ayant combattu dans des unités combattantes. Une circulaire du 27 novembre 1940 permet de leur accorder une autorisation provisoire d'exercer dans l'attente d'une décision

Les syndicats médicaux protestentcontre cette lenteur. Aini la Fédération amicale des médecins du front: "Pour permettre aux médecins français de vivre sur leur sol de leur profession, il est urgent que les décisions interviennent" ( 6 janvier 1941, cité par Halioua p 75) Le Dr Balthazard ,ancien doyen de la facululté de médecine de Paris quand Nesis y faisait ses études , est président d'honneur de cette asociation; Le 15 mai 1941, Fernand de Brinon , délégué général du gouvernement de Vichy a saisi de la question le Commissariat général aux questions juives Le 26 mai 1941, une loi autorise des poursuites judiciaires pour exercice illégal de la médecine Le 2 juin 1941, les dérogations sont supprimées Serge Huard va se signaler pour son zèle dans l'application de ces dispositions. Le 3 décembre 1941, il demande aux préfets de poursuivre les médecins exclus qui n'ont pas enlevé leur plaque professionnelle

Bibliographie
Bruno Halioua , blouses blanches, étoiles jaunes, Liana Levi, 285 p
N° boîte
B21
N° d'inventaire
D034
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/1294


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