Tristan Bernard remercie Sacha Guitry de l'avoir sauvé de la déportation 20 octobre 1943


télégramme ( petit bleu) de Tristan Bernard, quelques heures après sa libération de Drancy obtenue grâce à Sacha Guitry, datée du 20 octobre 1943. "Mon vieux Sacha, Nous sommes depuis ce midi chez Jean-Jacques. Comme c'est doux d'avoir de la reconnaissance, (...), pour quelqu'un que l'on a si tendrement aimé. J'ai été bien ému, et Marcelle aussi, de savoir que tu étais souffrant. (...)" Timbres et tampon de la poste. Lettre postée rue Cler à Paris 7ème (Tristan Bernard habite juste à côté, 43 avenue Charles Floquet), intégralement citée par celui-ci dans ses mémoires (p. 489).

Auteur
Bernard, Tristan (1866-1947)
Date de publication
1943-10-20
Siècle
20
Régime ou époque
Régime de Vichy - Occupation
Région
Europe de l'Ouest > France
Lieu d'édition
Paris
Pays d'édition
France
Thématique
Déportation
Type de document
Télégramme
Langue principale
français
Format
In 12
Nombre de pages
2
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Le grand humoriste Tristan Bernard, 77 ans, est arrêté avec sa femme le 9 octobre 1943 à Cannes. Aussitôt une chaine de solidarité s'organise pour le sauver Le musicien  Reynaldo Hahn , lui même juif et qui fut le grand ami de Proust  prévient l'écrivain René Fauchois, qui téléphone à Sacha Guitry le 12 octobre à minuit. Dès le lendemain, en compagnie du peintre Alfred Cortot qu'il a rencontré sur le chemin et de l'actrice Arletty, Guitry demande la libération de l'écrivain au n°2 de l'ambassade d'Allemagne  Schleier dans les termes suivants : "Vous me direz qu'il est Juif - pour moi cela n'a aucune signification en l'occurrence. Je ne puis tolérer la pensée qu'un homme pareil soit en prison. Je viens m'offrir à vous comme otage et je vous demande l'autorisation de prendre sa place à Drancy". Le 14 octobre, les époux Bernard sont transférés à l'hôpital Rothschild où Guitry obtient de les rencontrer. "Je lui demandai s'il avait besoin pour sortir de quoi que ce fut : linge, vêtements. Il me répondit fort spirituellement : "un cache nez". Le 16 octobre, Guitry est informé par Brinon que les Bernard seront libérés sur ordre de Knochen. A la Libération, Guitry sera arrêté pour collaboration, puis acquitté. Dans ses mémoires, il se plaint amèrement du comportement adopté à cette occasion par Jean Jacques Bernard, fils de Tristan.

Bibliographie
Guitry Sacha, Quatre ans d'occupations, L'Elan, 1947, p. 477 et suivantes.
N° boîte
B06
N° d'inventaire
D051
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/1475


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