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Picquart en prison:" prêt à tous les sacrifices, il s’attend à tout , il croit que tout doit se supporter pour arriver à la grande revanche de la vérité."Lettre d'Edmond Gast, à Melle Cabarrus,26 août 1898

"Quand vous aurez ma lettre, vous connaitrez la bizarre Ordonnance contre Leblois et lui (Picquart).Tout cela tient si peu debout ( quand on songe surtout que c’est en vertu de la loi sur l’espionnage qu’on veut le condamner) que l’Etat Major s’est réservé deux portes de sortie. Acquitté en correctionnelle si cela pouvait cadrer avec le genre de magistrature qui fait notre renommée européenne) ils reprennent Picquart en Conseil de Guerre.Ainsi ils aspirent à s’en rendre maître , à l’empêcher de parler ; ils arriveront , c’est probable maintenant à une condamnation mais ils auront beau l’enfermer sous triples murailles, le silence n’est plus possible. Il est vrai qu’on peut se demander à quoi bon parler puisque tout ce que l’on dit , tout ce que l’on prouve est inutile.Lui est prêt à tous les sacrifices, il s’attend à tout , il croit que tout doit se supporter pour arriver à la grande revanche de la vérité. J’ose espérer que le fameux conseil d’enquête qui opère en ce moment ci et auquel il faut deux jours pour pouvoir apprécier dans les détails la vie exemplaire d’ Estherazy, déclarera qu’il est frais et rose de conscience comme le poupon trouvé dans un chou la veille et que vraiment il faut être bien mal disant pour trouver le moindre cheveu dans son affaire. Il est vrai qu’il est plus chauve que les gens qu’il a tondus toute sa vie ! Et quand on pense qu’il a suffi de deux heures à tous ces juges militaires pour déclarer Picquart indigne de porter l’uniforme. Le même qu’eux. Je le comprendrais car ils l’ont salement déshonoré. Vous avez sans doute en parcourant le Siècle lu une petite protestation alsacienne que j’ai envoyée à ce journal du 26. On nous accable, nous les Alsaciens" Grippé , il n’a pu se rendre visite à Picquart à la Santé.