"Le mardi, jour de marché, la foule s'engouffre dans les ruelles, piétine jusque dans les rues adjacentes, envahit les échoppes , la taverne, les synagogues, les oratoires, s'attroupe autour des charettes débordant de victuailles, Les paysans polonais venus des villages se mêlent aux vieux Juifs en caftan, aux hassidim vêtus d'une chemise sans col, aux traine savates en quête d'une bonne affaire, aux portefaix et tout ce monde furète , marchande , achète oeufs , poules , viande, poissons , grain, bois, lin , tissus , fourrures, bijoux, articles de cuir, paniers, vitres - après quoi on va se faire resemeller une botte, avaler un verre de vodka accompagné de harengs ou de cornichons.() On crie, on s'apostrophe dans un yddish savoureux.Si le marché tombe un jour de fête juive,le marché n'a pas lieu car les paysans savent qu'aucun commerce ne sera ouvert" ( Jablonka , Histoire des grands parents que je n'ai pas eus)