Albert Paraf débute sa carrière de " roi des escrocs" (New York Times) (1870)


Lettre de Simon PARAF adressée au Consul de Prusse datée du 6 janvier 1870 sur papier en tête de la Manufacture PARAF, JAVAL et cie de THANN, 32 rue du Sentier à Paris, papier bleuté, mention manuscrite de classement à gauche

"Monsieur le Consul, permettez Monsieur que j'use de l'offre obligeante que vous avez bien voulu me faire au sujet de quelques renseignements dont il s'agit.Mr Alfred PARAF, l'un de mes fils habite les Etats Unis d'Amérique où il est fabricant de produits chimiques;Il m'a adressé il y a quelques jours un télégramme daté de PROVIDENCE (RHODE ISLAND) où il exploite en association avec Mr Achille SPRAGUE les divers procédés dont il est l'inventeur.

Cette dépêche est ainsi conçue:

"Envoie moi par premier paquebot pour le sénateur SPRAGUE un exposé concis et entier du système financier du gouvernement français et privé ainsi que le système privé des banques nationales , comptoirs d'escompte, les valeurs d'obligations de ces deux pays. Comme c'est pour le gouvernement des Etats Unis que le sénateur () désire ces informations, ne crains pas de t'adresser directement aux ministres des finances français et prussien, très important. Mr WAHRBURN, ambassadeur d'Amérique à Paris veut bien s'occuper des renseignement sfrançais et me les promet pour  un de ces  jours. Vous voudrez , monsieur le Consul, me faire avoir au plus tôt ceux du gouvernement prussien et à cet égard vous agirez selon votre manière de voir soit en vous adressant directement à Monsieur le Ministre des Finances à BERLIN, soit en écrivant à Monsieur le Ministre plénipotentiaire des Etats Unis lequel doit parfaitement connaitre le sénateur SPRAGUE, un des grands personnages de ce pays. Il est esentiel que la notice commandée soit  précise et qu'elle soit scindée en deux parties, comprenant l'une le système financier prussien,et l'autre le système des banques publiques, privées, valeurs etc . Je regrette , Monsieur le consul le grand embarras que je vous donne, je vous prie d'agréer mes remerciements anticipés et je me mets à votre disposition chaque fois que je pourrai vous être utile ou agréable"

 

Date de publication
1870-01-06
Siècle
19
Région
Europe de l'Ouest > France
Amérique du Nord > Etats-Unis
Amérique du Nord > Etats-Unis > Rhode Island
Lieu d'édition
Thann
Pays d'édition
France
Thématique
Acte judiciaire > Acte judiciaire pénal > escroquerie
Type de document
Lettre manuscrite
Langue principale
français
Format
In 4
Nombre de pages
2
Propriété
Collection Nicolas Philippe
Remarques sur le contexte historique

Albert PARAF a 26 ans quand son père écrit cette lettre. Homme très charmant,beau et élégant , Alfred est chimiste.Il a débuté sa carrière quelques années plus tôt en Ecosse et fait fortune déjà en vendant un procédé de fabrication de la margarine inventé par un de ses amis Hypolite MEGE MOURIES.

En 1866, il s'établit aux Etats Unis et rencontre le sénateur du RHODE ISLAND, Wiliam SPRAGUE qui va perdre une partie de sa fortune dans cette fréquentation.SPRAGUE gère la première entreprise au monde de calicots , métier également exercé à plus petite échelle par Simon PARAF. Alfred PARAF lui vend une " invention" puis disparait. Il circonvient Charles CHANDLER , professeur chimiste à COLUMBIA

En 1873, il quitte la Côte Est, s'établit à SAN FRANSISCO, fait de nouvelles victimes. Il est mis en prison en 1874 puis s'enfuit au Chili. Il prétend avoir inventé un système qui permet de fabriquer de l'or. Il est condamné par la Cour de SANTIAGO en 1879 à une réclusion dans une colonie pénitentiaire , et en 1885 , il y meurt d'une pneumonie

Bibliographie
B.R. Cohen The Appearance of Being Earnest,The Appendix, oct 23,2014
N° boîte
B28
N° d'inventaire
D075
Permalien
https://fhju.fr/idurl/1/3700


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