Le Steipler, auteur de cette lettre d'insultes contre le grand rabbin GOREN est lui même un rabbin respecté. Enrôlé dans l'Armée rouge , il a respecté les prescriptions religieuses malgré les sévices qui lui ont été infligés.
Son courroux est provoqué par le dénouement de l'affaire Langer , caus ed 'un séisme religieux et politique , alors que Shlomo GOREN. vient d'êtr enommé grand rabbin d'Israël
Tout a commencé par une romance d'avant guerre. Dans un village de Pologne, Chava GINZBURG noue une idylle avec un garçon qui n'est pas juif.Ils semarient à l'église mais sous la pression du père de Chava, il se convertit au judaisme , change d'identité , se fait appeler Abraham BOROKOVSKY. Puis avec les parents de Chava, le couple s'établit en Palestine mandataire. Le couple se délte et en 1944 Chava se remarie avec Otto LANGER. Elle omet d'indiquer au Tribunal qui enregistre cette union qu'elle n'a pas demandé le gueth au premier mari et qu'elle n'est donc pas divorcée religieusement. En 1951, Abraham BOROKOVSKY décide de se remarier et en accord avec Chava il présente un gueth. Le tribunal rabbinique juge alors que l'union entre Chava et Otto est illicite puisqu'à cette date Chava n'était pas divorcée. Il leur est ordonné de se séparer. Otto LANGER meurt l'année suivante et Chava fait le choix d'un 3° mari. Le tribunal rabbinique juge alors que les deux enfants issus de son union avec Otto Langer, Chanoch et Miriam, sont illégitimes , " des mamzerim" ( bâtards) En 1966, Chanoch , alors soldat , veut convoler mais le Tribunal rabbinique s'y refuse. Devant La Cour d'appel de Petah Tiqva , il soutient que sa mère ne s'était pas marié avec un Juif car la conversion d'Avraham n'aurait pas été sincère. Il aurait continué à pratiquer le catholicisme et selon une assitante sociale , invité ses enfants à fêtre Noël. N'étant pas mariée en 1° noce avec un Juif, Chava aurait ainsi pu épouser un Juf en 2° noce. Si Avraham n'est pas juif, les enfants du second lit sont légitimes.
La Cour ordonne une instruction. Un rabbin témoigne qu'Avrham fréquente la synagogue les jours de shabat. On le questionne sur des questions juives , il a des connaissances même s'il n'est pas un érudit. Il est donc juif, Chanoch et Miriam sont des mamzer.
La Cour juge en ce sens le 20 janvier 1970. Moshé DAYAN , ministre des Armées menace d'introduire le mariage civil en Israël , la coalition de la 1°ministre , Golda MEIR est sur le point d'exploser. C'est dans ce contexte que le rabbin GOREN est désigné comme l'un des deux grand rabbin d'Israël. Il souhaite procéder à la révision du procès mais son alter ego Ovadia YOSSEF s'y oppose. GOREN constitu alors son propre beth dinh avec 8 rabbins dont il ne donne pas les noms. Le 19 novembre 1972, il autorise le mariage de CHanoch , considérantq ue Avraham BOROKOSKY n'est pas juif pour les raisons suivantes:
- il n'existe aucune preuve de la tenue d'une cérémonie de conversion
- A supposer que cette cérémonie ait eu lieu, le jeune homme a agi sous la contrainte du père de Chava . Son consentement n'était pas libre et éclairé
-Il a continué dans sa pratique du catholicisme. Or ,selon RAMBAM , lorsqu'un converti renoue avec l'idolatrie, on doit considérer que sa conversion n'était pas sincère et elle doit être invalidée ( Zofnat Pa 'Aneah, Commentaire du Mishneh Thora par le rabbin ROSEN)
- le couple s'est matié à l'église; iln'ya aucune preuve qu'il se soit marié ultérieurement selon le rituel juif
Admettons néanmoins , poursuit GOREN , que la conversion soit admise. En retournant au christianisme, le converti se comporte comme un apostat.Ici , GOREN introduit une distinction entre la loi biblique et la loi rabbinique
Selon la loi biblique , un apostat ne peut engager une procédure de divorce ( Commentaire du Ba-alhra Mahor). Selon la loi biblique Il ne peut y avoir de divorce quand le mariage est nul. Chava n'était donc ni mariée ni divorcée quand elle a épousé LANGER: elle était célibataire, ses enfants étaient donc légitimes dès leur conception
A la suite de cette décision le rabbin Elyashev, président de la Cour suprème démissione de ses fonctions; plusieurs rabbins l'imitent GOREN est attaqué dans la rue
Son raisonnement est très critiqué ( cf R BLEICH,Contemporary halachic problems T1 p 167-176