Le. 23°régiment est une unité de la Légion étrangère., formée le 23 mai 1940 après l'offensive allemande. Il est composé à près de 40% de Juifs étrangers. Ivan Jablonka a écrit l'histoire de ce régiment dans lequel a été incorporé son grand père, juif polonais sans papier. Il est probable que Jablonka et Jaskarzec se sont connus : leurs noms les rapproche
Selon sa carte d'identité militaire, Jaskarzec a été incorporé directement au camp de Barcares " Imaginez à l'autre bout de la France, près de Perpignan, une langue de sable qui s'étire entre un étang saumâtre et la mer et , sur cette presqu'ile battue par la tramontane,les baraques d'un ancien camp d'internementposées à même le sable, sans plancher ni vitres, des bottes de paille en guise de sommier, des puces partout et de l'eau de mer pour se débarbouiller.C'est Bacarès. Là , des tailleurs juifs et des républicains espagnols manoeuvrent sous la surveillance de sous offs qu'ils ne comprenent pas, affrontant des Allemands imaginaires et d'authentiques escadrons de moustiques,transbahutant des caisses de munitions sur des kilomètres de plages,croquant le sable dans les gamelles après l'voir chassé de la culasse"( Jablonka p 189)Les volontaires s'entrainent avec des fusils de 1914. ; ils partent à l'exercice en espadrilles , en sabots , pieds nus, ils ont des paquetages incomplets, les couroies des fusils ont été remplacés par des ficelles , d'où le surnom dont on les affuble : " des régiments ficelles"
Les volontaires étrangers ont été très peu préparés aux combats par un encadrement qui les méprise.Certains soldats du régiment ont reçu une instruction sommaire à La Valbonne. La carte de Jaskarzec n'en fait pas état. Selon le témoignage de l'historien Sosa Szajkowki, lui aussi engagé volontaire, à Valbonne, ies gradés insultent les engagés , les appellent tous Salomon et leur hurlent " c'est la Légion ici, pas la synagogue" " (Cité par Jablonka p183)
Les soldats montent au front le 6 juin 1940 , donc plus tard que les Français parce que l'Etat Major n'attend pas grand chose d'eux.
Ils partent combattre l'armée victorieuse d'Hitler avec de fusils MAS 36, des mortiers de 81 et des canons anti char reçus quelques jours plus tôt et qu'ils ne savent donc pas manipuler. Ils n'ont ni téléphone de campagne , ni matériel d'optique. "En langage familier, celà s'appelle être envoyé au casse pipe" ( Jablonka p 192)
Néanmoins , le régiment se bat avec bravoure sur les bords de la Somme entre le 7 et le 9 juin 40 dans une chaleur accablante , subissant les piqués des avions de chasse allemands. Le 8 juin , Jaskarzec est blessé mais vivant. Il a de la chance car ce jour là, le régiment a perdu la moitié de ses effectifs. Au matin , les Allemands ont franchi l'Aisne.t
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